oshiba réalise une première pour ce CES 2015. Le constructeur japonais présente une carte mémoire SD équipé de la technologie
NFC (Near Field Communication). Associée à l'application "Memory Card Preview", l'utilisateur pourra d'une tape visualiser les vignettes de 16 images et voir l'espace de stockage
disponible... Un usage plutôt limité qui tient plus du gadget que d'autre chose. Pour le reste, il s'agit d'une carte SDHC UHS-I plutôt banale de classe 10 qui se décline en 8 Go, 16 Go et 32 Go.
Toshiba en profite aussi pour renouveler sa carte mémoire SD avec Wi-Fi intégré : les FlashAir. A l'instar des cartes Eye-Fi, dont elles sont les concurrentes, les cartes FlashAir créent un spot
Wi-Fi pour permettre l'échange et le partage des photos directement avec les smartphones, tablettes et ordinateurs. Toshiba affirme que sa nouvelle FlashAir III (troisième génération) apporte des
performances "boostées", sans toutefois donner d'ordre de grandeur par rapport aux modèles précédents. Les cartes FlashAir créent une connexion Wi-Fi point à point pour partager directement les
images. Là encore, il s'agit d'une carte mémoire SDHC de classe
10 avec des capacités de de 16 Go et 32 Go. Les taris annoncés sont de 80 et 100 dollars.
source :
http://www.cnetfrance.fr/news/ces-2015-toshiba-presente-des-cartes-memoires-sd-dotees-de-nfc-une-premiere-et-de-wi-fi-39812535.htm
Le standard SD est apparu en 1999, et était à l'origine une évolution du standard MMC (Multimedia Card). Aujourd'hui le standard inclut 4 déclinaisons disponibles dans 3 formats (standard, Mini
et Micro). Chacun de ces formats a ses particularités.
SD (Secure Digital)
C'est le plus ancien format SD. Supportant des capacités allant de 128 Mo à 2 Go, ces cartes utilisent un format de fichier par défaut de type FAT 16.
SDHC (SD High Capacity)
Lancé en 2006 l'évolution, basée sur la spécification SDA 2.0 permettait aux SD de considérablement gagner en capacité, les SDHC affichant des capacités théoriques allant de 4 Go à 32 Go. Pour
supporter des fichiers plus volumineux le support du format FAT 32 était rendu impératif.
SDXC (SD eXtra Capacity)
Lancé en janvier 2009, seulement 3 ans après les SDHC, les SDXC
s'appuient sur une nouvelle révision de la spécification SDA (SDA 3.0 en l'occurrence) et font encore progresser les capacités théoriques puisque les SDXC font de 64 Go à 2 To. Et encore une fois on
change de format de fichier puisque les SDXC sont par défaut formatées en exFAT.
A ce jour les plus grosses carte SD commercialisées le sont par
Lexar et
Sandisk. Dévoilées en septembre 2014 les SDXC en question ont une capacité de 512 Go. Enorme (et cher...
comptez plus de 700€ pour la Sandisk), mais il reste encore beaucoup de marge avant d'arriver aux 2 To théoriques du standard.
SDIO
Le quatrième standard n'est pas à proprement parler d'une simple carte de stockage, mais une extension du format SD supportant les fonctions d'entrée / sortie nécessaires au fonctionnement de
périphériques comme les GPS, les modems, les tuners TV, etc. Le format a eu un certain succès il y a quelques années, mais aujourd'hui la plupart des périphériques concernés utilisent plus volontiers
une interface USB.
Toutefois, bien que les constructeurs ne s'étendent pas sur la question, plusieurs cartes SD avec fonction WiFi utilisent un dérivé du format SDIO, le iSDIO. C'est entre autre le cas des
FlashAir de Toshiba, ou des
Eye-Fi.
VITESSES
La capacité est une chose, la vitesse des cartes en est une autre. Ce facteur sera d'autant plus déterminant qu'on aura besoin de capturer des fichiers volumineux. Lorsqu'on prend des photos ou
qu'on enregistre des vidéos, les fichiers ne sont pas immédiatement stockés sur la carte mémoire, mais transitent par une mémoire tampon (un buffer en anglais). En fonction des boîtiers, ce
buffer est plus ou moins volumineux. Et il est connecté par un lien plus ou moins rapide (interface) avec la carte mémoire.
Plus les boîtiers sont faits pour des rafales rapides, plus leurs capteurs sont définis, plus ils enregistrent des vidéos de grande dimension ou à très haut débit... et plus vous aurez besoin
d'une carte mémoire rapide.
Exemple concret: vous avez un boîtier très défini, comme un D800. Vous prenez des photos en NEF 14 bit non compressé, sans forcément être en rafale. Assez rapidement, vu la taille des images,
vous allez saturer le buffer. La LED d'activité de la carte mémoire clignote sans arrêt tant que le buffer se vide sur la carte... et plus la carte est rapide, moins le vidage prend du temps.
Avec une carte à 100 Mo/s le vidage d'une vingtaine d'images prend en gros 15 secondes. 15 secondes pendant lesquelles le boîtier sera peu ou pas disponible pour d'autres photos (une pression sur
le déclencheur ne prend pas de photos). Si on utilise des cartes plus lentes, il faudra encore plus longtemps pour vider le buffer... et la problématique est la même pour les vidéastes qui, avec
l'arrivée de la 4K, vont faire face à des débits de données faramineux. Une carte rapide, ou du moins adaptée aux caractéristiques de son boîtier, est donc indispensable.
Le bon vieux "X" fait de la résistance
Les cartes SD portent plusieurs indications de vitesse. La plus ancienne, c'est le bon vieux "X CD-ROM". Souvenez-vous, à l'époque on distinguait les lecteurs puis les graveurs en fonction
de leur vitesse en "x". Un x correspondant à un débit de 150 Ko/s, on obtient facilement une équivalence en Ko ou en Mo / s. Pourquoi conserver cette ancienne norme... pourquoi ne pas communiquer
directement sur un débit réel en Mo/s... mystère. A part peut-être le fait que vanter une carte 200x est certainement plus flatteur que de vendre une carte à 30 Mo/s.
Mais attention, les constructeurs ont parfois tendance à jouer sur une ambiguité et ne précisent pas toujours si la vitesse est celle en lecture, ou en écriture... la lecture étant généralement
plus rapide, mais moins pertinente lorsqu'il s'agit de savoir à quelle vitesse un buffer va se vider sur la SD.
Les Classes
La nomenclature en X a été rendue obsolète par la nouvelle nomenclature en classes: les classes 2, 4, 6 et 10. Ces références indiquent une vitesse d'écriture minimale no fragmentée et
séquentielle, en utilisant un bus haute vitesse.
Une carte de Class 10 aura donc une vitesse d'écriture minimale de 10 Mo/s. Minimale... mais sans que sa vitesse réelle ni maximale ne soit précisée par la norme. Il faudra donc creuser un peu en
allant consulter la fiche technique de chaque carte sur le site web de son fabricant. Notons que quelques constructeurs comme Sandisk et Lexar communiquent une vitesse en Mo/s sur leurs cartes...
mais là encore il ne s'agit que de la vitesse théorique maximale en lecture. Pour la vitesse en écriture il faudra se contenter de la classification... et d'un minimum théorique.
Les nouveaux bus UHS
Enfin depuis quelques temps, pour répondre à un besoin de vitesse toujours plus important, les interfaces ont été changées et d'un bus SD classique on est passé à un bus UHS. Et en changeant
d'interface on a également changé la nomenclature désignant leur vitesse. Avec une nouveauté intéressante au passage: les nouvelles normes renvoient obligatoirement à une vitesse minimale en
lecture et en écriture.
Il en existe deux types: UHS I et UHS II. Le type de bus utilisé par la carte est identifiable au I ou II apposé sur l'étiquette. La vitesse quant à elle est figurée en UHS Speed Class 1 (logo:
un 1 dans un U) pour 10 Mo/s minimum en lecture et en écriture. Les plus rapides pour le moment sont des UHS Speed Class 3 (logo: un 3 dans un U) garantissant un minimum de 30 Mo/s en lecture et
en écriture.
Dans la pratique, on est donc encore assez loin des limites théoriques des nouveaux bus UHS, puisque le UHS I permet d'aller jusqu'à 104 Mo/s et l'UHS II grimpe à 312 Mo/s (en mode Half Duplex).
Une petite précision pour finir, les bus UHS II disposent au moins de deux pipelines de données, chacun orienté dans un sens différent. L'un va de l'hôte à la carte, l'autre allant de la carte à
l'hôte. Dans le cas d'un système à deux voies par exemple, chacune dispose d'un débit maximal théorique de 156 Mo/s. Si on utilise ces pipelines dans le même sens (half duplex) on atteint donc
les 312 Mo/s de débit théorique. La norme permet une souplesse assez grande puisque si les constructeurs le désirent, ils peuvent ajouter d'autres voies pour augmenter encore la vitesse de la
carte, chaque voie ayant 156 Mo/s de bande passante.
Des normes, des logos, mais beaucoup d'imprécisions !
Dans la pratique la surabondance de sigles sur une seule carte est toutefois un sacré facteur de confusion. L'image de la carte Lexar ci-dessus en est le parfait exemple. Sur l'étiquette on a
tout... des X, une classe, un bus UHS... et au final nombre de clients ne savent pas vraiment ce qu'ils achètent.
En l'occurrence cette carte nous apprend qu'elle fonctionne sur un bus UHS I, en vitesse UHS Class 1 (donc avec au moins 10 Mo/s en lecture et en écriture). Le 200x au bas sont un moyen de nous
indiquer que la carte va au delà des spécifications de la norme, et qu'elle atteint les 30 Mo/s en lecture. Le SDXC Class 10 enfin est là pour rassurer et indique que la carte est également une
SDXC Class 10, fonctionnant comme tel dans tout appareil compatible.
Notons au passage qu'il n'est pas nécessaire de monter sur un bus UHS II pour trouver plus véloce. Il suffit de passer en U3 pour le faire. Et la dernière Sandisk annoncée, une UHS I U3 atteint
en pratique 90 Mo/s en écriture et 95 Mo/s en lecture. On est, pour le coup, très au delà des 30 Mo/s minimum certifiés par la norme.
Beaucoup d'informations... pour un résultat assez vague au final. Vague, voir trompeur, car si une carte UHS I U3 peut atteindre les 90 Mo/s en écriture, d'autres pourront se contenter d'un
"petit" 31 Mo/s et porter le même logo. On peut donc acheter deux cartes de même certification, mais aux performances très différentes. Un petit tour sur le site du constructeur reste donc
une étape indispensable avant de passer par la case achat.